Portrait "Ceux qui font le club"

Luc Anquez

Luc Anquez, entraîneur de l’équipe des Seniors Féminines du Stade Portelois. Voici le portrait de la semaine.

Bonjour Luc, que fais-tu dans la vie ?

Bonjour, Luc ANQUEZ,  j’ai 50 ans, père de trois enfants et je suis fonctionnaire d’Etat. Je suis de Boulogne, mais j’ai quitté la région pour des raisons professionnelles de 1990 à 1998. À mon retour, je me suis établi sur Le Portel.

Peux-tu nous décrire ton parcours sportif ?

J’ai signé ma première licence en 1978 au Stade Portelois, car mon grand-père, bien que boulonnais, aimait les valeurs du club. Néanmoins, n’habitant pas sur place à cette époque, c’était compliqué pour mes parents de venir au club. Par conséquent, je suis allé, après deux saisons, à l’USGB. J’ai eu la chance de rencontrer de super éducateurs pendant trois saisons avant de croiser la route d’une personne que je ne citerai pas… J’ai ensuite mis le foot de compétition entre parenthèses et, alors qu’il me manquait, je l’ai pratiqué en loisir : une erreur. Puis à 19 ans, j’ai intégré l’équipe de mon régiment qui m’a permis de me remotiver.
Mon service militaire terminé, j’ai joué en Corpo dans le cadre de ma profession et, une fois affecté en région parisienne, en plus du championnat Corpo, j’ai signé à l’AS ANDRESY 78 qui évoluait en Ligue Ile-de-France. De retour en 98, j’ai repris en Corpo avec mon boulot et en 2000 j’ai signé au CAP LE PORTEL. Mais une blessure a mis un terme au foot. J’ai rapidement enchaîné en qualité d’éducateur. 

Que fais-tu au Stade Portelois ?

Je suis chargé avec Tony Rageot et Dorian Bernard de l’équipe féminine senior depuis maintenant trois saisons. J’ai eu différentes casquettes : éducateur U11 à U19, responsable du pôle formation, recruteur des jeunes, puis à l arrivée de Vincent Ehouman, j’allais superviser, soit les adversaires à venir, soit des joueurs pouvant intéresser le club.

Pourquoi es-tu devenu éducateur sportif ? Qu’est-ce qui te plaît dans ce rôle ?

Ne pouvant plus jouer, j’ai alors suivi mon fils aîné qui évoluait au Stade. Puis, étant toujours présent, il m’a été proposé d’encadrer, ce que j ai fait pendant deux saisons. Je me suis ensuite exilé chez le voisin du CAPP où j’ai créé une école de foot pendant six belles années. Au final, nous sommes parvenus à avoir six équipes de jeunes qui évoluaient au plus haut niveau du District. C’est alors que Fabien Dagneaux et Raphael Beaugrand m’ont sollicité pour revenir au Stade et prendre en charge, avec Fabien Paris, les U17 de Ligue, ce que j’ai accepté. De fil en aiguille, on se prend au jeu, c’est quasiment addictif.

Y a-t-il une différence entre coacher une équipe masculine et coacher une équipe féminine ?

Oui. L’ approche de la compétition, la compétition, le relationnel, tout est très différent. Le même sport appréhendé de manière très différente avec des impératifs féminins constamment présents et qui ne peuvent être négligés.

Pourquoi as-tu choisi de coacher l’équipe féminine ?

La saison précédant la montée en N3, j’avais ressorti des cartons un projet de féminisation du foot au club. Avec la direction, on a discuté et on s’est mis d’accord sur le lancement de la section. Nous avons, avec Marie Pernier et Juliette Danger – deux porteloises –  dessiné les contours de cette section qui ne devait au départ concerner que les équipes de jeunes. Mais ces deux footballeuses m’ont alors alerté sur l’envie de plusieurs femmes du District de rejoindre l’aventure. Nous avons alors lancé une, puis deux équipes seniors en plus.
Un président – Jean Louis Vincent – a été nommé. C’est quelqu’un qui a à cœur de réussir dans l’entreprise. C’est le plus beau projet féminin avec les moyens du secteur.
J’étais coordinateur, mais compte tenu des problématiques, le président m’a alors demandé de prendre les commandes de l’équipe en début d’année 2020. J’ai accepté de reprendre du service pour « dépanner » avec Nasseradine Nacer puis Tony Rageot. Mais aujourd’hui je suis encore là avec Tony et Dorian Bernard, mon fidèle dirigeant, et nous sommes toujours invaincus en championnat.

Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour être éducateur ?

Passion, empathie et envie de transmettre pour progresser. Goût de la victoire sans faire passer l’enjeu avant le jeu.

Dimanche dernier, l’équipe des Seniors Féminines a remporté le Championnat de D1. Que penses-tu de cette victoire et du football féminin en général ?

Ça n’a pas été le plus beau match de l’année, loin de là, les filles ayant peur de mal faire. Mais la victoire était au bout d’un match où elles ont su faire preuve d’abnégation face à une belle équipe de Saint Omer. La victoire finale leur appartient, elles étaient les meilleures du Championnat. Les chiffres parlent pour elles : invaincues en championnat depuis plus de deux ans, meilleure défense cette saison et prix du fair-play. Comme quoi, on peut défendre proprement !
Le football féminin a besoin de se structurer et de cesser de toujours réformer, de changer les règles au risque de paraître illisible et de risquer, à terme, d’épuiser les hommes et les femmes de terrain.

Peux-tu faire un bilan de cette saison ? 

Il est trop tôt pour tirer un bilan d’une saison non terminée. Les filles sont championnes, le parcours en coupe de France est honorable : sorties par une R1 (0-2), alors que nous étions en plein chantier après avoir perdu près de sept joueuses titulaires à l’intersaison pour raisons familiales ou blessures graves. Spécificité d’un football féminin qui se cherche encore au niveau de la Ligue : les championnes ne montent pas et doivent se frotter aux championnes des autres districts de la Ligue dans des play offs. La route est encore longue pour remplir les objectifs qu’elles se sont fixés.

Quelles sont tes ambitions à long terme au niveau du football ?

Les seules ambitions sont de prendre du plaisir et de rendre service au club. Aujourd’hui, je suis avec les féminines qui sont une des composantes du Stade Portelois, mais à terme, retourner auprès des plus jeunes pourrait m’intéresser.

Pourquoi être au Stade Portelois ? Quelle est la force du Stade Portelois, selon toi ?

Parce que c’est mon club. Un club à forte implantation locale avec un état d’esprit, une identité forte et un noyau d’irréductibles qui malgré les secousses inhérentes à la vie d’une association sportive, sont toujours là.

Quel est ton plus beau souvenir au Stade Portelois ?

Difficile d’établir une hiérarchie, car les moments se vivent à l’instant présent et seul le souvenir des émotions ressenties perdure.
Alors, dans le désordre, je vais dire cette première place avec les filles, la chance d’avoir entraîné la génération U17 de 2011/2012 avec Sonny Duflos et consorts, puis celle de 2012/2013 avec qui nous avons sorti en quart de finale de coupe de la Ligue le RC LENS composé de joueurs devenus pro pour la plupart, et celle de 2013/2014 qui ont remporté une coupe de District. Enfin, la montée de l’équipe fanion en N3 au terme d’une saison aboutie pour tout un club.

Quel est ton pire souvenir ?

La finale régionale de coupe Gambardella en 2018/2019 perdue à Béthune. Avec Julien Dinielle, nous avions tout mis en place, mais des événements extérieurs sont venus polluer la préparation de nos joueurs, qui sont passés à côté.

Merci à Luc d'avoir répondu à nos questions et de soutenir notre club !

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