Portrait "Ceux qui font le club"

Jordan Herbez

Jordan Herbez, entraîneur des U18. Voici le portrait de la semaine.

Bonjour Jordan, que fais-tu dans la vie ?

Je suis actuellement professeur des écoles depuis maintenant cinq ans. Auparavant, j’étais comptable pendant deux ans, mais je me suis vite tourné vers l’enseignement après avoir obtenu mon concours.

Peux-tu nous décrire ton parcours sportif ?

J’ai démarré le foot ici, à l’âge de cinq ans puis je suis parti à Boulogne à quatorze ans. J’ai joué en 14 ans Fédéraux, en 15 DH, et en 16 ans à Boulogne. Puis, je suis revenu ici à dix-sept ans et j’ai joué jusqu’en senior où je me suis blessé au genou. J’ai donc arrêté d’être joueur pour me tourner vers la carrière d’éducateur. J’entame maintenant ma treizième année en tant qu’éducateur. 

Que fais-tu au Stade Portelois ?

Je suis éducateur des U18 R2 ainsi que responsable du pôle formation (U16,U17 et U18).

Tu es devenu éducateur suite à une blessure mais pourquoi as-tu choisi cette “carrière” ? Qu’est-ce qui te plaît dans ce rôle ?

D’abord, c’était compliqué de jouer par rapport à mes blessures répétitives. Les différents coachs que j’ai pu connaitre m’ont fait aimer ce rôle d’éducateur et c’est comme ça que j’ai débuté. Etre éducateur de football et enseignant me permet de concilier passion et profession tout en ayant certaines finalités identiques. J’aime transmettre des valeurs, des connaissances que l’on a pu me véhiculer. J’aime également discuter avec mes collègues, d’autres éducateurs et échanger, car on apprend de tout le monde et à tout âge.

Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour être éducateur ?

Tout d’abord, il faut être investi car, si on fait cela par défaut ou pour passer le temps, c’est compliqué. Il faut aussi être passionné car cela demande beaucoup de sacrifices et de temps. Enfin, il faut ne pas être fermé mais plutôt ouvert aux autres et demandeur afin de ne pas hésiter à poser des questions à des personnes qui ont plus d’expériences que nous pour permettre un perpétuel apprentissage.

As-tu rencontré des difficultés en tant qu’éducateur ?

J’ai rencontré des difficultés surtout au début, notamment au niveau des parents. J’accordais beaucoup de place aux parents, sans barrière entre les joueurs, les parents et les éducateurs. Je m’en suis aperçu lors de mon passage à Boulogne, où j’ai entrainé les U17 en National et les U17 en R1. C’est bien d’avoir des parents qui soutiennent et qui s’investissent mais il faut que chacun reste à sa place pour bien avancer du côté sportif. Au début, j’avais tendance à mélanger tout ça et mon passage à Boulogne m’a fait du bien car j’ai pu comprendre l’importance de garder, d’un côté le sportif, et de l’autre le relationnel.

A t’entendre, on dirait que tu t’es spécialisé dans l’entrainement des catégories U16 à U18. Y a-t-il une raison ?

J’ai fait toutes les catégories. J’ai commencé par les U13, puis j’ai coaché les U14, U15 et U16 au Portel, les U17 à Boulogne et à Etaples et enfin, cette année les U18 au Portel. Je me suis même occupé des seniors au club d’à côté (CAPP). Mais oui, j’ai beaucoup entrainé les 17-18 ans parce que mon métier me fait connaitre des petits toute la journée et que j’aime bien changer de public quand je sors de l’école. C’est aussi l’âge où on commence à les préparer au monde des seniors. Je pense que c’est ce qui me convient le plus.

Pourquoi es-tu revenu au Stade Portelois ? Quelle est la force du Stade Portelois, selon toi ?

J’entrainais les U16 au Stade, puis je suis parti à Boulogne car la catégorie a été supprimé. Arrivé à Boulogne, j’ai entrainé les U17 en R1 puis je suis parti à Etaples pour des raisons professionnelles, et j’ai repris les U17 d’Etaples. Lorsque j’ai eu ma nouvelle mutation à Boulogne, j’ai entrainé les U17 en Nationaux en tant qu’adjoint et, faute de pouvoir financer mon diplôme, j’ai dû chercher un nouveau club. J’ai donc contacté le président, qui était Denis Maillard à l’époque, qui a validé ma venue et c’est comme ça que je suis revenu ici.
Après, j’aime bien le club et son identité. J’ai toujours habité ici, et c’est ma vie, c’est mon club. Il y a de la fierté de porter le maillot. Une grosse solidarité se dégage ici, chose qu’on ne voit pas beaucoup dans d’autres clubs. Quand on vient jouer au Stade, on doit savoir à quoi s’attendre : des garçons combatifs, valeureux et qui ne forme qu’un sur le terrain. On commence à le retrouver petit à petit, car ça s’est perdu pendant un moment. On retrouve progressivement cet esprit même si nous devons encore beaucoup travailler là-dessus.

Même s’ils doivent encore jouer un match, les U18 ont assuré la première place du Championnat. Quel bilan peux-tu faire de cette saison de championnat  ? 

Le Championnat a été un peu tronqué vers la fin avec les forfaits, etc. Mais on a fait un Championnat très solide ! Les garçons ont été très investis, j’ai plus de 85% de présence aux séances cette saison. C’est un groupe qui se connait depuis un moment avec un niveau d’exigence personnel important. Je leur ai demandé de m’envoyer des captures d’écrans quand ils ne pouvaient pas s’entrainer et tout a été fait dans les règles. Ils ont été honnêtes avec moi et respectueux jusqu’à la fin. Ils ont ce qu’ils méritent, le travail paie ! C’est un groupe très plaisant. Maintenant, le plus dur arrive avec le monde des seniors. Ce monde nécessite de l’adaptation puisque vont s’affronter des hommes avec un niveau d’exigence encore plus supérieur surtout quand on veut jouer au plus haut niveau possible. 

Ton frère, Mickael, et toi avaient encadré les U18 cette saison. Est-ce que cela s’est bien passé ?

Cela se passe très bien ! Tous les gens disent qu’on a une bonne complicité et cela se reflète aussi sur le terrain. On est là, l’un pour l’autre. Cela fait six ans que j’entraine avec lui. Il aime bien la fête, l’ambiance alors que moi je suis beaucoup plus cartésien. Cette différence nous permet d’avoir un bon équilibre. Il me calme quand j’ai tendance à m’emporter rapidement. Il a un rôle hyper important pour moi au quotidien. Il est toujours resté au Portel et ne m’a jamais suivi à Boulogne ou à Etaples. Mais quand je suis revenu au Portel, il a été mon premier supporter, d’ailleurs il connaissait les résultats de mon BEF avant moi. Tant que je suis au Portel, on continuera à travailler ensemble.

Pourquoi préfères-tu la compétition ?

Ce n’est pas vraiment la compétition en tant que telle. Ma priorité est de former des joueurs et c’est ce qui m’intéresse. C’est-à-dire oublier les résultats et faire jouer les garçons pour les amener dans le monde senior rapidement avec des principes et des bases clairement identifiés. Mon objectif, d’ici quatre à cinq ans, est de prendre des seniors et d’entrer dans le monde des adultes. Avec une pression qui est autre de ce que l’on peut connaitre actuellement.

Quelles sont tes ambitions à long terme au niveau du football ?

J’en ai beaucoup ! Cette année, je vais entrer en formation au BEF. D’ailleurs, j’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont fait confiance, dont le club évidemment. Mon souhait est d’entrainer le plus haut possible. Je suis prêt à arrêter mon métier d’enseignant pour me lancer dans la carrière d’entraineur. Cela va prendre le temps qu’il faut et seul l’avenir le nous dira. Mais voilà, mon souhait est de devenir entraineur professionnel.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune joueur ?

Je lui conseillerais, tout d’abord, de jouer avant le résultat. C’est-à-dire que le résultat, c’est bien, mais c’est mieux de se concentrer sur sa manière de jouer, de prendre conscience de ses défauts mais également de ses qualités. Vouloir être un joueur de bon niveau nécessite une exigence et une remise en question perpétuelle. Enfin, apprendre à être patient tout en gardant les pieds sur terre. Beaucoup de jeunes veulent tout, tout de suite. A griller les étapes, on finit par se détruire.

Quel est ton plus beau souvenir au Stade Portelois ?

J’en ai pas mal, mais je vais en citer trois. Il y en a un en tant que joueur, ici au Stade Portelois. C’était quand j’avais moins de treize ans, donc cela remonte, on était en demi-finale de Coupe de la Ligue, on gagne 3-1 et où je mets un triplé contre Leers. Après, en tant qu’entraineur, c’était un tournoi International où on était parti pour se faire plaisir puisque toutes les équipes étaient au-dessus de nous. Pour finir, on a perdu en finale aux tirs aux buts contre un centre de formation de la Réunion. Donc on ne s’attendait pas à se voir là et on a passé un week-end de trois jours formidable. Enfin, mon dernier souvenir était en tant que supporter, lors du déplacement à Meaux en Coupe de France. C’était la folie dans le bus, toutes les générations étaient là et c’était un bon moment. J’en connaitrais encore, enfin je l’espère ! Cette année aussi j’ai eu un bon moment avec le cinquième tour de la Gambardella avec les U18, enfin, le titre même s’il n’y a, au bout, pas de montée. C’est surtout une récompense pour les joueurs ainsi qu’une preuve que, quand on se donne, on a quelque chose au bout.

Quel est ton pire souvenir ?

Je n’en ai pas vraiment. Mais en tant que joueur, c’est mes blessures. Cela devenait compliqué. Il y a aussi la finale de Coupe de la Ligue en moins de treize où on perd 7-1. Cela ne reste pas forcément un bon souvenir. Sinon, je n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs au Stade.

Merci à Jordan d'avoir répondu à nos questions et de soutenir notre club !

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